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Le milieu marin
 
L'étagement de la  bordure côtière
 L'étagement marin répond à une forme de climatologie sous-marine. Les espèces végétales et animales se répartissent suivant leurs capacités d'adaptation et leur besoins vitaux en fonction de divers paramètres comme l'exposition au battement des vagues, la luminosité, la température, les courants, ainsi que la recherche d'abris contre la prédation. 
Les espèces photophiles recherchent la luminosité, alors que les espèces sciaphiles ont besoin de l'ombre des anfractuosités rocheuses ou des profondeurs où la lumière est suffisamment absorbée par la couche d'eau. Elles y colonisent le plus souvent des tombants orientés au nord ainsi que des grottes. 
L'étagement de la végétation est fonction de la  sensibilité au niveau d'humectation entre la zone immergée en permanence et le milieu extérieur proche, simplement exposé aux embruns. Les subdivisions de cet étagement sont appelés des " horizons ". 

   - L'étage supralittoral
 Il s'agit du niveau le plus élevé où se fait sentir l'humectation. Il peut s'élever à 2 ou 3 mètres au dessus du niveau de la mer. L'influence marine n'y existe que par l'intermédiaire des embruns. Les condition d'adaptation y sont difficiles en raison de l'alternance des températures très froides en hiver et très hautes en été (>50°C) auxquelles s'ajoutent des périodes plus ou moins importantes de sécheresse. Ces paramètres sont les principaux facteurs limitants pour l'installation d'espèces. 

Les animaux et végétaux qui occupent ce niveau ne tolèrent pas une immersion prolongée, mais un minimum d'humidité est pour eux un élément vital. La végétation se limite à des espèces endolithes (ancrées à l'intérieur de la roche);  il s'agit ici de cyanobactéries telles que le genre "Verrucaria". Ces algues sont composées de filaments entourés par une gaine fillagiteuse, les protégeant de la dessiccation complète. Leur pigmentation gris-brun à vert-cendré est responsable de la teinte globale de cet étage. Si pauvre soit-elle, cette végétation est accompagnée d'animaux caractéristiques de cette zone. On y trouve des Littorines "Littorina neritoides", dont le régime alimentaire est adapté à la consommation de cyanobactéries, des Ligies "Ligia oceanica", un petit crustacé isopode s'abritant dans les anfractuosités de la roche ainsi que des balanes, des crabes quelque peu aventureux et en saison chaudes de nombreuses petites mouches qui sont tout à fait typiques du bord de mer. 

   - L'étage médiolittoral:

Il correspond à la zone de balancement moyen des vagues et des marées, c'est à dire, immergé et émergé à cadence régulière. On peut distinguer deux horizons dans l'étage médiolittoral: 

     - Le médiolittoral supérieur 

Essentiellement peuplé par des patelles "Patella rustica" et des gastéropodes tels que les troques "Monodonta turbinata". Ces derniers  sont des herbivores d'environ 2 cm de diamètre qui usent de leur radula pour gratter la roche et y prélever des végétaux. La radula est une langue armée de huit rangées successives de dents à croissance continue. Les patelles broutent les cyanobactéries, elles sont sédentaires, adaptant leur coquille à la forme de la roche pour assurer une parfaite étanchéité et résister ainsi à la dessiccation. Leurs déplacements se font autour de l'empreinte, pour se nourrir, puis elle reprennent leur place. Les balanes sont également présents dans cette zone par l'espèce "Chthamalus depressus", crustacés cirripèdes qui de nourrissent de particules transportées par le ressac. Comme végétation, on note la présence des algues vertes telles "Ulva rigida" et "Enteromorpha compressa". 

     - Le médiolittoral inférieur 

Exposée au battement des vagues, c'est une zone généralement très marquée par l'érosion. Formant sur les roches avancées une dépression (le visor), elle est colonisée par des algues rouges encroûtantes "Lithophyllum lichenoides". C'est une algue dite bioconstructrice, capable d'édifier de robustes coussinets calcaires à la jonction entre l'espace médiolittoral et l'espace infralittoral. On trouve au même niveau, en association, des moulières à corallines constituées par l'algue rouge "Corallina elongata" ou "Corallina mediterranea" et de moules "Mytilus galloprovincialis" qui nécessitent pour assurer leur développement d'un brassage d'eau de mer important et d'une grande quantité de matière organique à filtrer. 

   - L'infralittoral :

C'est la zone immergée en permanence. Sa limite inférieure est définie par la présence des herbiers de posidonie qui sur des sols propices et des eaux limpides peuvent s'étendre jusqu'à environ 50 mètres de profondeur ( moyenne: 30 à 40 mètres). Par son éclairement, c'est le milieu le plus propice au développement des macro-algues ainsi que d'une très riche population d'invertébrés et de vertébrés. 

La posidonie "Posidonia oceanica" est une phanérogame marine, (plante à fleurs), qui fleurit en automne et donne des fruits nommés "olives de mer". Produisant de l'oxygène à raison d'une moyenne de 14 litres par jour et par m², c'est une véritable "source de vie".