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Un certain 24 juillet 2001, par un temps de
brume à "couper au couteau", je rentrais de
Planier, me guidant à ce que j'apercevais du soleil
pour regagner la Côte bleue.
A peu près au milieu de
la rade, entre le Frioul et Carry, je vis sur mon tribord
l'aileron dorsal de ce Mole. Une couche d'eau superficielle
laiteuse et jaunâtre laissait apparaître un
corps discoïde d'un bon mètre trente de
diamètre. (la photo n'est que le reflet de ce que la
brume et l'état de l'eau permettaient
d'observer).
Je m'approchais lentement et
prudemment de lui lorsque je le vis apparaître juste
à l'arrière du moteur, que je stoppais alors
immédiatement. A partir de cet instant, nous sommes
restés face à face durant vingt bonnes
minutes. Il plongeait régulièrement et
réapparaissait aussitôt pour se rapprocher
à chaque fois un peu plus de moi. j'ai rempli la
pellicule du jetable étanche que j'avais sur moi et
je n'ai pu récupérer que ce portrait, mais
ô combien important pour moi, n'étant pas sur
d'obtenir quelque chose de visible !
Les Môles sont des poissons paisibles. Ils se déplacent lentement, et lorsqu'on les dérange, ils s'éloignent en plongeant généralement à la verticale pour disparaître dans le bleu profond. Ce Mole est venu me voir.
Peut-être aurait-il aimé que je le guide au
delà de cette eau turbide ? ... mais j'étais
moi-même dans une purée que je n'avais encore
jamais vu ! c'était la première fois que je me
baladais au large dans un décor de coton aussi
épais et mystérieux qu'humide !
Après une quinzaine de minutes, je réussis à effleurer sa tête d'une caresse, sans qu'il manifeste la moindre crainte. Cela aurait pu durer des heures. Le regard du Mole est tellement expressif que l'on en garde la mémoire d'un visage aussi tendre et attachant que celui d'un enfant ! Je lui ai finalement offert
quelques moules qui restaient dans un seau et il les a
suivies... j'espère qu'il aura pu en croquer
quelques unes.
Il faut savoir que de nombreux
Moles sont victimes de sacs plastique jetés à
la mer qu'ils prennent pour des méduses dont ils se
nourrissent. Tout comme les Tortues marines et d'autres
animaux, ils en meurent étouffés. Ces mots
devraient suffire à inciter un comportement
raisonnable et respectueux. Nous ne le
répéterons donc jamais assez !!!! ... il y
aura toujours ces satanés sacs en plastique.
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